Monsieur Y: J’ai 26 ans. Un jour, en faisant un trajet en covoiturage, j’ai demandé à la dame qui voyageait avec moi de regarder une chose et elle m’a dit avec le sourire « je ne vois pas je n’ai pas mes lentilles mais c’est super la vue que j’ai en ce moment par contre, tout floutée et pleins d’ombres. J’ai répondu que je comprends, ça m’arrive ! il se trouve que je venais de rencontrer le président de l’association et sa femme qui était mal voyante et c’est mon cas ! De fil en aiguille, je me suis rendu compte que je n’étais pas seul, on a abordé pleins de choses que seuls les mal voyants peuvent connaitre, rigoler des préjugés, des gens qui paient cher les lunettes pour le style… Cela m’a fait tellement de bien, c’était la 1 ère fois que je parlais de pleins de choses. J’ai raconté toute mon histoire, j’ai été écouté, je me suis rendu compte en même temps de beaucoup de choses. Ils m’ont demandé si j’avais une RQTH, j’ai dit non parce que je refuse d’être handicapé ! Ils ont fini par me convaincre de faire la demande, on a abordé la résilience et tout. Et de là, je me suis rendu compte que c’était important d’accepter sa maladie et de s’accepter comme telle. Depuis j’ai entamé un travail sur moi et je ne me sens plus seul, je me sens bien.